Les premiers musiciens furent les dieux
ATHÉNA ne se distinguait pas dans cet art mais ce fut elle qui inventa la flûte bien qu'elle n'en jouât jamais.
HERMÈS créa la lyre dont il fit présent à Apollon, et celui-ci en tirait des sons si mélodieux quand il en jouait dans l'Olympe, que les dieux en oubliaient tout le reste. Pour lui-même Hermès fit encore le fifre du berger, dont la musique était enchanteresse Pan créa le pipeau de roseau, dont le chant est aussi doux que celui du rossignol au printemps.
Les Muses n'avaient pas d'instrument qui leur fût propre mais leurs voix étaient sans pareilles.
Venaient ensuite quelques mortels qui excellaient dans leur art au point d'égaler ou presque les divins exécutants.
Parmi ceux-là Orphée fut de loin le plus grand.
Par sa mère il était plus qu'un mortel ; en effet, il était le fils d'une Muse et d'OEagre, roi de Thrace. Il tenait de sa mère le don de la musique que la Thrace, pays où il grandit, devait encore développer, car les Thraces ètaient le peuple le plus musicien de la Gréce ; mais pas plus chez eux qu'ailleurs - sauf chez les dieux - Orphée ne trouvait de rival. Lorsqu'il chantait ou jouait, son pouvoir ne connaissait pas de limite et rien ni personne ne pouvait lui résister.
Dans les bois profonds et tranquilles des montagnes de Thrace, Orphée, avec sa lyre chantante entraînait les arbres.
Et les bêtes Sauvages du désert accouraient a ses pieds.
Tout ce qui était animé ou inanimé le suivait ;
les rochers, les collines se déplaçaient et les fleuves changeaient leur cours.