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 Vent, Ouragan, et Vent de Glace

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Faenor
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Faenor


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Vent, Ouragan, et Vent de Glace Empty
MessageSujet: Vent, Ouragan, et Vent de Glace   Vent, Ouragan, et Vent de Glace EmptyMar 12 Déc - 10:02

Un Conte que je viens de trouver, d'origine Lituanienne.

Vent, ouragan et vent-de-glace

Loin, vers le nord, il y avait un royaume enneigé où régnait un roi vieux et sage. Il habitait un palais de cristal aux mille fenêtres.
Derrière chaque fenêtre, scintillait le reflet froid et bleuté d'une étoile.

Ce roi avait trois fils. L'aîné, Vent, était sage et pondéré comme son père. Le cadet, Ouragan, était impétueux comme le tonnerre. Le plus jeune, Vent-de-glace, n'avait pas bon caractère. Il était malveillant, violent et, ce qu'il se mettait en tête d'avoir, il devait l'obtenir à tout prix.

Le vieux souverain était fatigué de régner. Il gouvernait déjà depuis bientôt trois siècles et était à présent décidé à léguer son palais de cristal et tout son territoire enneigé à l'un de ses fils. Mais lequel ?

« Je dois les faire venir. Celui qui démontrera qu'il possède les meilleures qualités pour diriger un royaume, celui-là sera un bon souverain »,
décida-t-il.
Et il appela ses fils. Il leur donna à chacun trois ducats et déclara :

« Celui d'entre vous qui fera fructifier cet argent en un minimum de temps héritera de mon palais de cristal et de tout le royaume. »

Le premier à partir sans plus attendre fut le benjamin, Vent-de-glace.

Partout où il se rendait, il laissait derrière lui une traînée glacée. Il survolait les villages et emprisonnait les lacs dans les glaces, ainsi que les rivières et les moindres ruisseaux. Quand il passait au-dessus des villes, il gelait toutes les fontaines.

Un jour, près d'un bourg, il croisa un traîneau en chemin. Il était conduit par un riche marchand qui revenait de la foire, emmitouflé dans une fourrure de renard.

Vent-de-glace souffla vers lui de toutes ses forces et hurla :

« Donne-moi trois ducats ou je te gèle jusqu'à l'os ! »

Mais, à travers l'épais bonnet de fourrure de mouton qu'il avait sur les oreilles, le marchand ne l'entendit pas et se contenta de relever son col.

Vent-de-glace se fâcha. Il s'engouffra sous les fourrures, transperça le manteau et même la chemise du pauvre bougre pour le geler jusqu'à l'os. L'homme, à demi mort, roula au bas du traîneau.

« Eh bien ! Je ne puis plus tirer de toi le moindre ducat, bon à rien ! » ricana méchamment Vent-de-glace en s'envolant ailleurs.

En bordure de la forêt, il aperçut alors un bûcheron en train d'arracher des souches d'arbres.

« Je pourrai bien extirper un ducat à celui-ci », se réjouit Vent-de-glace en examinant le paysan.

Mais le bûcheron s'affairait tant avec sa hache que Vent-de-glace ne savait par quel bout l'attraper. Alors, comme à dessein, l'homme ôta sa pelisse, retira ses gants et se mit en devoir de glisser sous sa chemise les racines qu'il avait extraites, afin de mieux pouvoir les rompre à l'abri du froid.

« Ah ! Je te tiens enfin ! » siffla rageusement Vent-de-glace en s'introduisant dans les gants délaissés. « Lorsque tu les enfileras, tes doigts deviendront aussi durs que des glaçons. »

Et en effet, les gants se transformèrent en morceaux de glace en un instant et devinrent durs comme la pierre.

Comme le bûcheron rapportait la dernière souche, il eut envie de rentrer chez lui. Il revêtit sa pelisse, coiffa son bonnet en peau de mouton et voulut enfiler ses gants. Mais ils étaient durs comme de la corne.

« Bon sang ! » s'exclama-t-ii, « on dirait de l'os. Je ne pourrai point m'y réchauffer les mains. Je dois donc les ramollir un peu en les triturant. »

Il posa les gants sur un tronc d'arbre et entreprit de les battre avec le manche de sa hache. A l'intérieur, Vent-de-glace qui s'était caché faillit être tué. Il se sauva si vite de sa cachette qu'il en perdit en route les trois ducats que lui avait donnés son père.

Après une telle aventure, il n'avait plus envie de poursuivre sa route et rentra tout honteux à la maison.

« Tu vois ... tu vois, mon fils ! » dit tristement le roi en accueillant son benjamin. « L'argent que je t'avais confié t'a échappé et tu n'as plus que des meurtrissures. Tu auras tout au moins appris que l'homme qui travaille durement a la main rude ! Et rappelle-toi bien ceci : nous devons aider le peuple et non lui causer du mal ! »

Les deux frères aînés approuvèrent de la tête et ne plaignirent point le plus jeune.

« A présent, je vais vous montrer la façon dont on doit aider le peuple », déclara le frère cadet Ouragan, en s'élançant bruyamment dans le monde.
Il se dirigea vers le sud. Il souffla jusqu'à un village où, dans une grange, on battait les moissons. Le paysan et sa famille étaient justement en train de séparer le grain de la paille.

Ouragan leur proposa son aide.

« Pourquoi pas ? » accepta le paysan, « nous en aurons fini plus tôt. »

Et comment ! Ouragan souffla si puissamment sur la récolte qu'il la dispersa instantanément de tous côtés, grains, épis et sable compris. Et ce ne fut pas tout ! Il enleva même le toit de la grange et l'emporta au loin dans les champs. Le paysan cria, pesta, tempêta avec raison. Que de dégâts !
La moisson envolée, la grange sans toit ... Ouragan dut lui remettre aussitôt un ducat en guise de dédommagement pour l'empêcher d'aller se plaindre au seigneur du lieu.

Puis Ouragan se rendit à la mer. Justement, dans le port, les pêcheurs se préparaient à embarquer et hissaient les voiles.

« Les gars, je vais vous aider à naviguer ! » proposa complaisamment

Ouragan et il souffla de toutes ses forces au point qu'il arracha les voiles et propulsa le bateau loin du rivage à la vitesse de l'éclair.
Les marins n'eurent pas le temps de se saisir de la barre. Le navire fonça droit sur un écueil et le heurta.
Les pêcheurs maudirent celui qui avait prétendu les aider et le forcèrent à donner un ducat pour réparer les dégâts qu'il avait causés.
A défaut de quoi, ils l'auraient attaché avec un câble d'acier au rocher afin de l'empêcher de produire de nouveaux méfaits.

« Je vais encore essayer de faire quelque chose pour le meunier », se dit Ouragan.

« Lorsque j'aurai soufflé une journée entière sur les ailes de son moulin, il m'offrira bien quelque chose en récompense. »

Mais là non plus il n'eut guère de succès. Lorsqu'il eut lancé son souffle effréné contre les ailes du moulin, celles-ci volèrent en éclats et se rompirent.

Le meunier s'en arracha les cheveux de désespoir. Puis il exigea aussi un dédommagement. Que pouvait faire Ouragan ? Il se dessaisit de son dernier ducat et rentra chez lui les mains vides.

Le roi hocha tristement la tête au récit des malheurs de son fils cadet.
Puis il dit :

« Tu es ainsi, Ouragan, plein de bonnes intentions mais incapable de les réaliser calmement. Ensuite bien sûr, tu dois payer cher pour réparer tes bêtises. »

A son tour, le fils aîné se lança dans le monde. Le premier jour, il parvint dans un hameau. On y battait le blé et toute la famille triait le grain devant la grange.

Vent descendit sur l'aire de battage, souffla tranquillement et fit s'envoler les fétus de pailles loin de la grange comme s'il se fut agi d'un essaim de mouches.

Le fermier n'eut plus qu'à remplir son sac de bons grains. Ils travaillèrent ainsi jusqu'au soir. Quand la tâche fut terminée, la récolte de l'été était en sacs, prête à être moulue.

« Je l'emporterai demain au moulin. Quant à toi, Vent, je te remercie beaucoup. Sans ton aide, nous n'aurions pas été prêts avant la fin de la semaine », dit le paysan avec satisfaction. Et il remit un ducat d'or au vent.

Vent poursuivit alors son chemin. Le second jour, il aperçut une barque au large de la mer. De toutes leurs forces, les marins ramaient mais le navire chargé n'avançait pas plus vite qu'un escargot. Il semblait même faire du sur-place. Vent souffla. Vite, les matelots hissèrent les voiles et parvinrent sans encombre, le soir, au port avec leur chargement. Ils éprouvaient une grande joie et offrirent deux ducats à Vent en remerciement de son aide généreuse.

Le troisième jour, Vent parvint à une basse colline sur laquelle se dressait un moulin. Ses ailes pendaient lamentablement dans le calme plat. Le pauvre meunier était monté depuis un moment au sommet de la colline et guettait dans le ciel la moindre apparition du vent.

Vent se mit en mouvement et fit tourner les ailes du moulin. Il souffla jusqu'au soir, tant et si bien que le meunier put moudre la farine de tout le village pour tout le restant de l'hiver. Il était si content qu'il donna trois ducats à Vent en remerciement de son aide, lorsqu'ils se quittèrent.

Vent rentra chez lui. Il étala toutes les pièces d'or devant son royal père : celles qu'il lui avait données avant de partir et celles qu'il avait gagnées. Il raconta d'ailleurs comment il les avait acquises.

Le roi le félicita. Il hocha la tête avec satisfaction et dit à ses trois fils :

« Vous avez vu par vous-mêmes lequel d'entre vous est le meilleur, je décide donc de léguer à Vent mon royaume de neige et mon palais de cristal. Tu gouverneras sans doute avec sagesse et justice. »

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Ouragan, furieux, tourna les talons et sortit sans plus réfléchir. Depuis ce temps, il erre comme un perdu de par le monde, sans abri.

Vent-de-glace devint un peu meilleur, après cette aventure. Il s'élance de temps à autre sur le monde, gèle ça et là un lac ou une rivière, souffle une neige tendre sur les collines, permettant ainsi aux enfants de patiner, de faire de la luge ou du ski ... Et, lorsqu'il entend leurs cris de joie, il s'en retourne, content, dans son royaume enneigé.


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